Demandeurs de HLM en attente depuis des années, sans-abri, ménages vivant en situation de surpeuplement, dans des habitats insalubres ou encore menacés d'expulsion, ce sont au total plus de 10 millions de personnes qui seraient touchées par la crise du logement en France, selon le 16e rapport sur le mal-logement que la Fondation Abbé Pierre publie mardi.Lire la suite l'article
En s'appuyant sur les statistiques les plus récentes, notamment celles de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) et du Conseil national de l'information statistique (CNIS), la Fondation dénombre d'abord 3,6 millions de personnes "non ou très mal-logées", dont 685.000 privées de domicile personnel.La Fondation, qui diffusera ce document à l'occasion d'un colloque, mardi à Paris en présence du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu, parle de "véritable livre noir du logement", et dénonce dans un communiqué les conséquences "d'une inertie politique de plusieurs décennies".
S'y ajoutent cinq millions de personnes "en situation de réelle fragilité dans leur logement à court ou moyen terme". La Fondation fait notamment état de 1.252.000 personnes "en impayés locatifs en 2006", chiffre "basé sur des données antérieures à la crise économique apparue courant 2008 et dont on peut donc craindre qu'il ne soit plus inquiétant encore, aujourd'hui", selon le rapport.
La Fondation compte également 1,2 million de ménages qui étaient en attente d'un logement social en 2010, près de 91.000 "occupant un logement sans droit ni titre suite à une décision de justice d'expulsion", ou encore, selon des chiffres de 2006, 1.305.200 locataires qui "ont rencontré des difficultés pour s'acquitter du paiement de leur loyer".
Pour la Fondation Abbé Pierre, "ce sont sans aucun doute plus de 10 millions de personnes qui subissent aujourd'hui les conséquences de la crise du logement (production de logements insuffisante et inaccessible aux plus modestes, flambée des coûts du logement et des charges, blocage de la mobilité résidentielle...)", note le rapport.
L'organisation attend "des signes forts en direction des personnes défavorisées et un engagement réel des pouvoirs publics pour offrir des perspectives aux plus modestes et éviter que des ménages fragiles ne viennent à l'avenir grossir les rangs des personnes très mal-logées".
La Fondation note par exemple qu'alors que "les besoins en construction de logements sociaux sont considérables (...) l'Etat se dérobe. La subvention qu'il apporte à leur financement est passée, en quelques années, de 7.000 à 8.000 euros par logement à moins de 1.000 aujourd'hui pour un logement social de base". AP
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