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vendredi 11 février 2011

Le Caire redevient un modèle pour le monde arabe

Les Egyptiens ont pour habitude de surnommer leur pays et leur capitale tout à la fois Oum al-dounia: la mère du monde. C'est ce que l'Egypte est redevenue ce soir, en menant une révolution populaire et pacifique. Une révolution unique, il faut le préciser, dans l'histoire égyptienne. Celle de 1919 visait l'occupation britannique, celle de 1952, menée par les «officiers libres», était en fait un coup d'Etat. Il sera toujours temps demain de voir si cette révolution sera confisquée, dévoyée ou accaparée par l'armée, les islamistes ou qui que ce soit d'autre. L'heure est aux réjouissances et ne boudons pas notre plaisir...Lire la suite l'article

A ceux qui ont peur du changement, il suffit de rappeler les conséquences du statu quo: des tensions interconfessionnelles de plus en plus graves, une radicalisation de la frange jihadiste du mouvement islamiste, une méfiance de la population envers son propre Etat, le règne du chacun pour soi et l'absence de respect des lois et du vivre-ensemble. Seuls ceux qui n'ont jamais dépassé le lobby de leur hôtel de luxe ne le voient pas. Seuls ceux qui ne parlent qu'à une élite cooptée ne le comprennent pas. L'Egypte était en danger et elle se porte mieux ce soir qu'il y a un mois.Après trois décennies d'immobilisme, de stagnation et de répression, l'Egypte bouge à nouveau. Nul ne sait encore où cela la conduira, mais le moment n'est pas à l'inquiétude et au scepticisme. On ne peut que se réjouir de ce qui vient de se passer parce que ce que l'Egypte vivait depuis des années, c'était une implosion, c'est-à-dire une explosion silencieuse et tournée vers elle-même. Une implosion alimentée par le chômage, la pauvreté, des injustices de plus en plus insupportables, un Etat-policier sorti d'un autre âge.
Cet immobilisme déprimant avait gagné aussi le seul véritable atout de Hosni Moubarak: sa capacité d'intermédiaire entre Israël et les Arabes. De plus en plus traitée comme quantité négligeable... lire la suite de l'article sur Libération.fr

Hosni Moubarak démissionne, le peuple égyptien triomphe

Au dix-huitième jour de la révolution égyptienne, Hosni Moubarak a abandonné la présidence égyptienne. L'annonce a été faite par le vice-président Omar Souleiman qui a précisé qu'un conseil militaire allait diriger le pays :Lire la suite l'article
« En ces jours difficiles que l'Egypte est en train de vivre, le président Mohamed Hosni Moubarak a décidé de démissionner de son poste de président de la République et il a chargé le conseil suprême des forces armées d'administrer les affaires du pays. »
Aussitôt, des cris de joie ont fusé des millions de personnes qui manifestaient dans les rues du Caire, dont plus d'un million qui assiégeaient le Palais présidentiel et fraternisaient avec l'armée.
Quelques heures plus tôt, Moubarak et sa famille avaient quitté Le Caire pour la station balnéaire de Sharm el-Sheikh, dans la péninsule du Sinaï, premier pas vers un possible départ en exil.
21h15. L'Égypte « ne sera plus jamais la même » car le peuple a parlé et réclame « une démocratie authentique », a déclaré vendredi le président américain Barack Obama au cours d'une allocution.« Ce jour appartient au peuple d'Egypte. » Il a assuré que les Etats-Unis seraient un ami et un partenaire prêt à apporter toute l'aide nécessaire à la transition démocratique.
Le président américain a déclaré que les militaires avaient agi avec le sens des responsabilités et devaient désormais assurer la transition vers une démocratie crédible.
(Sur cette photo publiée par le journal d'Etat al-Ahram,et prise le premier septembre 2010 à la Maison Blanche, Hosni Moubarak devance Benjamin Netanyahu, Obama, Mahmoud Abbas et le roi Abdullah II. Voir la photo avant retouche)
19h50. Nicolas Sarkozy a salué la « décision courageuse et nécessaire » qu'a prise Moubarak. Dans un communiqué, il ajoute :
 » (La France) espère ardemment que les nouvelles autorités égyptiennes prendront les mesures conduisant à l'établissement d'institutions démocratiques issues d'élections libres et transparentes »
19h35. Des Egyptiens fous de joie se sont rassemblés devant l'ambassade égyptienne à Paris après l'annonce de la démission de Moubarak.
19h30. Le Conseil suprême des forces armées fait une nouvelle déclaration et endosse pleinement le pouvoir. Il garantit « mettre en uvre un changement radical » et « définira plus tard des résolutions où les mesures à ...

La communauté internationale salue la victoire du peuple égyptien

Peu après l'annonce de la démission du président égyptien Hosni Moubarak, la communauté internationale a salué l'issue d'une révolte populaire de dix-huit jours. Quelques heures après la déclaration officielle égyptienne, Barack Obama notamment s'est exprimé sur le changement de régime qui s'est produit chez l'un des ses principaux alliés au Moyen-Orient.Lire la suite l'article
LES ETATS-UNIS  'CONTINUERONT D'ÊTRE UN AMI DE L'EGYPTE'
'En démissionnant, le président Moubarak a répondu à l'aspiration du peuple égyptien au changement', a déclaré le président américain, reconnaissant que 'beaucoup de questions demeurent sans réponse', mais affirmant : 'Le peuple égyptien dit clairement qu'il n'acceptera rien d'autre qu'une authentique démocratie'. Le président américain a appelé l'armée égyptienne, désormais seule aux commandes, à lever l'état d'urgence et à tracer la voie vers des élections libres. 'L'Egypte ne sera plus jamais la même' a -t-il déclaré.
M. Obama a également voulu réaffirmé le lien qui l'unit à son allié : 'Les Etats-Unis  continueront d'être un ami et un partenaire de l'Egypte', a-t-il assuré, précisant : 'Je sais qu'une Egypte démocratique peut assumer son rôle, non seulement dans la région mais dans le monde.' La Maison Blanche a appelé en particulier les nouvelles autorités à honorer les accords de paix avecIsraël.
La 'voix du peuple égyptien a été entendue' a estimé pour sa part le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.
'UN JOUR HISTORIQUE'
Du côté de l'Europe, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est réjoui dès les instants qui ont suivi l'annonce d'un départ qui doit ouvrir la voie à des 'réformes plus rapides et plus profondes'. La chancellière allemande Angela Merkel a salué un 'changement historique' et a dit attendre de l'Egypte le respect du traité de paix avec Israël.... lire la suite de l'article sur Le Monde.fr

L'Iran salue la révolte du Nil et muselle ses dissidents

Le régime, qui célèbre le 32e anniversaire de la chute du chah, vient d'arrêter plusieurs opposants. Lire la suite l'article
Étrange anniversaire. Pour les 32 ans de sa révolution, qui coïncident avec la révolte égyptienne et le départ de Moubarak, l'Iran avait les yeux rivés, vendredi, vers le pays des pharaons. Il y a quelques jours, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait apporté son soutien aux manifestants du Caire en les incitant à suivre «le modèle de la révolution de 1979». Vendredi, ce fut au tour de Mahmoud Ahmadinejad de prendre la relève en déclarant, à l'occasion des commémorations officielles, que «le mouvement final a commencé». «Nous sommes au milieu d'une révolution mondiale guidée par le bien-aimé», a-t-il précisé, depuis sa tribune, en référence à l'imam Mahdi, le douzième imam chiite auquel il fait régulièrement allusion dans ses déclarations.
«On verra bientôt un nouveau Proche-Orient sans les Américains et sans le régime sioniste, et dans lequel les oppresseurs n'auront aucune place», a-t-il ajouté, en référence aux révoltes populaires en Égypte et en Tunisie. Comme chaque année, ces festivités orchestrées par les autorités ont rassemblé des centaines de milliers de personnes. Aux traditionnels cris de «Mort à l'Amérique» et de «Mort à Israël», certains participants ont également scandé «Mort à Moubarak».
«De la pure récupération politique ! », s'insurge Hamid, un opposant iranien, en dénonçant ce qu'il appelle le «double jeu» des autorités. «D'un côté, le régime iranien fustige ouvertement Moubarak, en comparant la contestation égyptienne à la révolution antichah d'Iran de 1979. De l'autre, il s'abstient de critiquer la torture de ses opposants, la censure de ses médias, le blocage de l'Internet et toutes ces méthodes qui ressemblent à celles de son propre appareil répressif.»
Relancer la «vague verte» 
Qu'à cela ne tienne. Prenant les déclarations de Téhéran au pied de la lettre, et portée par cette soif de liberté venue du mon... lire la suite de l'article sur lefigaro.fr

Hosni Moubarak cède le pouvoir en Egypte, l'armée aux commandes

Après trois décennies de régime autocratique, le président égyptien Hosni Moubarak a démissionné vendredi en remettant le pouvoir à l'armée, sous les pressions conjuguées de l'appareil militaire et des manifestants qui réclamaient son départ depuis dix-huit jours.Lire la suite l'article
Le vice-président Omar Souleimane a annoncé qu'un conseil militaire administrerait le pays le plus peuplé du monde arabe. Un scrutin présidentiel libre et équitable est promis pour septembre prochain.
Sur la place Tahrir du Caire, épicentre du mouvement de protestation, des centaines de milliers de manifestants ont accueilli la nouvelle du départ du raïs par des larmes de joie et en s'embrassant. Les uns scandaient "le peuple a renversé le régime", d'autres "Allahu Akbar" (Dieu est grand).
"C'est le plus grand jour de ma vie", a déclaré le dirigeant d'opposition Mohamed ElBaradeï, lauréat du prix Nobel de la paix, en saluant une période de partage du pouvoir entre le peuple et l'armée. Il a dit à Reuters ne pas songer à briguer la présidence égyptienne.
Des scènes de liesse analogues à celles du Caire ont eu lieu dans les rues d'Alexandrie et d'autres villes où l'on déployait des drapeaux au son des klaxons.
Immédiatement informé, Barack Obama a estimé dans la soirée que Hosni Moubarak avait entendu l'appel au changement du peuple égyptien en démissionnant mais a ajouté que de nombreuses questions restaient sans réponse.
TROP PEU, TROP TARD
Hosni Moubarak "a décidé de renoncer à ses fonctions de président" et a confié au Conseil suprême des forces armées la direction des affaires publiques "dans les circonstances difficiles que traverse le pays", a annoncé Omar Souleimane à la télévision.
Le ministre de la Défense, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, dirige lui-même ce Conseil, qui s'était réuni la veille en promettant de répondre aux revendications du peuple.
L'armée a annoncé le limogeage du gouvernement nommé par Moubarak au début de la crise et la suspension des deux chambres du parlement. Les militaires se sont engagés à respecter le droit à manifester.
Un peu plus tôt, le président avait atterri en hélicoptère avec sa famille dans la station balnéaire de Charm el Cheikh, à la pointe sud du Sinaï, à quelques encablures de l'Arabie saoudite.
Le retrait du raïs, âgé de 82 ans, après un soulèvement sans précédent représente une victoire populaire propre à ébranler les autocrates au pouvoir dans le monde arabe et au-delà. Sa chute intervient quatre semaines jour pour jour après celle du Tunisien Zine ben Ali.
Jeudi soir, dans un discours à la nation, le président avait déçu l'attente des contestataires en annonçant qu'il déléguait ses pouvoirs à Souleimane sans renoncer à son poste. C'était, de l'avis de beaucoup, trop peu et trop tard.
Vendredi matin, l'armée avait donné l'assurance que des réformes démocratiques auraient lieu, en se disant prête à lever l'état d'urgence en vigueur depuis 1981 "dès que la situation le permettrait".
Dans un "communiqué numéro 3" diffusé après le départ de Moubarak, le Conseil suprême des forces armées salue la décision du raïs prise "dans l'intérêt de la nation" et annonce la publication prochaine des "mesures, procédures et directives qui seront prises" en confirmant qu'il n'y a "pas d'alternative à la légitimité acceptable par le peuple".
"CE N'EST QUE LA FIN DU DÉBUT"
Les Frères musulmans, mouvement d'opposition islamiste, avaient aussi exhorté les Egyptiens à poursuivre le mouvement jusqu'au départ du raïs, qualifiant ses concessions de stratagème visant à se maintenir au pouvoir.
Après son départ, Mohamed el Katatni, un des responsables de la confrérie islamiste, a salué ce "jour de victoire" mais s'est aussi montré prudent sur la suite des événements.
"Ce n'est que la fin du début", confirme Jon Alterman, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS). "L'Egypte ne se dirige pas vers la démocratie, elle est entrée dans la loi martiale, et la direction qu'elle suit est l'objet d'un débat", ajoute-t-il.
Au fil des jours, les grandes puissances insistaient de plus en plus fortement pour que Moubarak organise une transition ordonnée. En 1981, il avait été porté au pouvoir après l'assassinat de son prédécesseur Anouar Sadate par des islamistes.
"Le peuple égyptien a parlé, les Egyptiens ont clairement indiqué qu'ils n'accepteraient rien d'autre qu'une authentique démocratie", s'est félicité Barack Obama. "Il y aura de nombreuses journées difficiles à venir et de nombreuses questions demeurent sans réponse", a toutefois averti le président américain.
Israël a réagi en exprimant l'espoir que la démission de Moubarak ne changerait rien à ses relations pacifiques avec l'Egypte, l'un des deux seuls pays arabes liés à l'Etat hébreu par un traité de paix.
L'Egyptien Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue Arabe, a évoqué quant à lui une "grande opportunité" pour les Egyptiens.
La Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a estimé que Moubarak avait "écouté la voix du peuple égyptien et ouvert la voie à de profondes et rapides réformes." Elle a jugé important "que le dialogue s'accélère en vue d'un gouvernement d'union nationale qui respectera les aspirations du peuple égyptien et lui offrira la stabilité."
En France, l'Elysée a salué comme une décision "courageuse et nécessaire" la démission de Moubarak et déclaré espérer la tenue dans le pays "d'élections libres et transparentes".

En Colombie, les Farc libèrent deux nouveaux otages

Les rebelles colombiens des Farc ont relâché vendredi deux otages, un homme politique et un militaire, selon un communiqué de la Croix-Rouge internationale.Lire la suite l'article
Armando Acuna, conseiller municipal retenu depuis 2009, et Henry Lopez, membre de l'infanterie de marine enlevé en 2010, font partie d'un groupe de cinq otages que les Farc avaient promis de libérer en décembre.
Mercredi, les guérilleros avaient relâché un homme politique. Les deux derniers otages du groupe devraient être libérés dimanche.
Une quinzaine de policiers ou d'hommes politiques sont encore aux mains de la guérilla colombienne, certains depuis plus de dix ans.

Égypte : une nouvelle donne politique autour de l'armée

En se substituant au président Moubarak, les militaires font basculer le pays dans un régime d'exception. Lire la suite l'article

Le président égyptien, qui s'était envolé un peu plus tôt avec sa famille à destination de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, où il possède une résidence, a donc fini par céder à la pression de la rue. Mais aussi à celle de l'armée, qui refusait d'intervenir contre la population et qui a ainsi fait pencher la balance, conduisant de facto à ce qui s'apparente à un coup d'État militaire.«Compte tenu des conditions difficiles que traverse le pays, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d'abandonner le poste de président de la République et chargé le Conseil suprême des forces armées de gérer les affaires du pays» : il était 18h03 vendredi quand le vice-président, Omar Souleiman, le visage défait et le ton grave, a mis fin par cette brève déclaration à dix-huit jours de soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak.
La veille, Hosni Moubarak avait abattu sa dernière carte en annonçant le transfert d'une partie de ses pouvoirs à Omar Souleiman, seul moyen d'assurer une transition conforme à la légalité constitutionnelle. Mais le rejet massif de cette option par la rue ne laissait plus beaucoup de choix aux généraux.

Le Soudan cité en exemple

À l'instant où le Conseil suprême des forces armées s'est substitué au président, l'Égypte a donc basculé dans un régime d'exception. Les militaires vont maintenant assumer directement le pouvoir, seuls ou, peut-être, avec l'appui d'un gouvernement d'union nationale, comme l'a proposé l'opposant Mohamed ElBaradei. Une période transitoire que les manifestants, qui demandaient depuis deux semaines à l'armée de se ranger du côté du peuple, espèrent la plus courte possible.
Le cas du Soudan, où un coup d'État militaire a permis le transfert du pouvoir du dictateur Nimeiry à un gouvernement démocratique, en 1985, a souvent été cité en exemple ces derniers jours en Égypte. Le Conseil ... lire la suite de l'article sur lefigaro.fr

Joshua Landis: «Le départ de Moubarak pourrait être une opportunité pour le processus de paix au Proche-Orient

Cet expert examine les conséquences possibles pour la région...Lire la suite l'article
Joshua Landis est le directeur du Centre d'études pour le Moyen-Orient de l'université d'Oklahoma. Pour 20minutes.fr, il décrypte les conséquences du départ d'Hosni Moubarak pour l'avenir de la région.
Barack Obama a appelé à une transition vers un Etat démocratique. Quel rôle Washington doit-il jouer?
Les Etats-Unis ont couru derrière le processus révolutionnaire. Désormais, Washington va essayer d'aider le leadership militaire égyptien à s'assurer que cet élan ne se propage pas plus loin en Egypte. Il est probable qu'ils ne réussissent pas. Les hauts-officiers font partie de l'ancien régime. Comme les révolutions iranienne, russe ou française avant, le soulèvement égyptien va sans doute prendre des années pour se dérouler complètement. Plusieurs couches de l'ancien régime devront être pelées une à une. Le commandement militaire est la suivante.
Y a-t-il un vrai risque de prise de contrôle par les islamistes?
Ils vont sans doute avoir une voix bien plus importante, quel que soit le gouvernement démocratique mis en place. Ils ont toujours réalisé un bon score aux élections. Ils sont organisés. Mais ils ne seront pas capables de gouverner seuls. Ils y a trop de factions dans le reste de la population et l'armée s'y opposerait.
Le départ de Moubarak est-il un risque ou une opportunité pour le processus de paix israélo-palestinien?
Si c'est un gouvernement démocratique qui émerge, cela sera positif. Depuis Camp David en 1979, nous avons un déséquilibre au Proche-Orient, avec Israël qui est devenu une super-puissance. Jusqu'à présent, rien ne les motivait vraiment à davantage de compromis ni à faire des sacrifices pour la paix. Si l'Egypte se met à coopérer avec la Syrie et la majorité des leaders palestiniens, Israël devra sans doute réévaluer son présent refus de faire des concessions sur sa frontière.

Égypte: un tournant pour le jeu américain dans la région

Fort de ses liens avec l'armée égyptienne, Washington espère être enfin écouté au Caire. Lire la suite l'article
C'est avec un immense soulagement et le sentiment de vivre un tournant capital pour l'avenir de la région et du monde que la Maison-Blanche a accueilli ce vendredi le départ de l'homme qui avait été le pivot le plus fiable de la politique moyen-orientale de l'Amérique depuis trente ans. «L'Égypte ne sera plus jamais la même» car le peuple a parlé et «réclame une démocratie authentique», a déclaré Barack Obama dans un message chaleureux, retransmis en direct à la télévision égyptienne, louant le courage des manifestants et le rôle de protecteur joué par les militaires. «L'armée doit assurer une transition démocratique crédible», «en révisant la Constitution», en levant l'état d'urgence et en organisant des «élections justes et libres», a-t-il ajouté, promettant que l'Amérique serait «au côté des Égyptiens» pendant les «jours difficiles» de la transition. Vantant le caractère «paisible» de la protestation qui a prouvé que «la non-violence et non le terrorisme» représente «la meilleure chance de changer la trajectoire de l'Histoire vers plus de justice», le patron des États-Unis a sous-entendu que la démocratisation de l'Égypte serait le meilleur contrepoison face aux extrémistes islamistes.
Le rôle central que va jouer l'armée, désormais en charge de la transition, laisse penser à Washington que les États-Unis ont une vraie chance de peser sur le processus, en raison de leur lien privilégié avec les généraux au Caire. Le moins que l'on puisse dire est que cet aboutissement, jugé depuis déjà plusieurs jours indispensable, n'a pas été sans péripéties. Jeudi soir encore, Barack Obama avait subi une violente déconvenue après avoir presque annoncé, par la bouche du patron de la CIA, que Moubarak allait partir, pour finalement être démenti par le vieux raïs en personne.
Opportunité pour la démocratie

Et la place Tahrir explosa de joie

Des scènes de liesse ont éclaté vendredi à travers l'Egypte à l'annonce de la démission du président Hosni Moubarak et se sont poursuivies tard dans la nuit, à la hauteur des attentes et de la tension accumulées depuis le début de la révolte populaire.Lire la suite l'article
Place Tahrir, dans le centre du Caire, des centaines de milliers de manifestants de toutes classes sociales, musulmans et coptes, progressistes et islamistes conservateurs, communient dans une même joie.
"Le peuple a renversé le régime!", scandent les manifestants en délire, au 18e jour de leur mouvement dont cette place de la Libération était devenue l'épicentre. D'autres lancent "Dieu est grand!".
Dès l'annonce du départ du "raïs", retransmise en direct sur la place à 18h02 heure locale (16h02 GMT), des drapeaux égyptiens s'élèvent tandis que des manifestants hurlent leur joie, s'embrassent ou fondent en larmes. D'autres, téléphones portables rivés à l'oreille, semblent incrédules.
Dans la soirée, la place Tahrir devient le théâtre de feux d'artifices tandis que des milliers de personnes continuent de danser de joie sous le crépitement de flashes et un charivari de klaxons. Une marée rouge, blanche et noire - les couleurs de l'Egypte - recouvre la place. Un immense drapeau égyptien est déployé à bout de bras et passe de main en main.
"Les Egyptiens ont retrouvé leur dignité. Nous y sommes arrivés, c'est ce qui compte. C'est incroyable, je n'arrive pas à y croire", jubile Fatima Mahfouz, psychologue de 31 ans, qui n'a connu qu'un seul président comme les deux tiers des 80 millions d'Egyptiens, qui ont moins de trente ans.
"Je suis fière d'être égyptienne (...). Nous allons enfin avoir un gouvernement que l'on a choisi", s'enthousiasme Rasha Abou Omar, employée dans un centre d'appel téléphonique, âgée de 29 ans.
"Hourrah pour l'Egypte", lancent des piétons tandis que résonnent les klaxons des voitures qui passent à proximité.
"Nous n'arrivons pas à le croire. C'est la fin de toutes les injustices", s'enflamme Mohammed Aboubaker, un lycéen de 17 ans.
"NOUS AVONS ABATTU LE PHARAON"
Jeunes Egyptiens qui n'avaient jamais manifesté de leur vie et se débattaient dans les difficultés économiques et activistes soumis pendant des années à la brutalité et à la répression policière se sont rejoints lors de ces dix-huit jours de manifestations.
La veille, ils avaient espéré toute la soirée la démission tant attendue mais l'intervention de Moubarak à la télévision, après une journée de rumeurs sur l'imminence de son départ, avait douché leurs espoirs et suscité leur colère.
Vendredi, l'annonce a effacé les nuits sans sommeil, la peur des violences et la fatigue nerveuse de la longue attente.
"Je fais partie de ceux qui ont contribué à l'abattre. Je suis ici depuis 17 jours. L'avenir de l'Egypte est à présent entre les mains du peuple", se réjouit Hani Sobhy, 31 ans.
"Nous avons réussi une chose sans précédent depuis 7.000 ans. Nous avons abattu le pharaon. L'Egypte est libre, elle ne redeviendra jamais ce qu'elle était, nous ne le permettrons pas", lance Tarek Saad, un charpentier de 51 ans rencontré un peu plus loin sur la place.
"Je me sens si heureux après tout ce qui vient d'arriver au peuple égyptien. Inch'Allah (Si Dieu le veut), nous allons devenir le nouveau tigre de l'Afrique, une des plus grandes nations", s'exclame Tarek Ismail, ingénieur.
A quelques centaines de mètres de là, devant le siège de la télévision publique, où des manifestants s'étaient rassemblés dans la journée, les révolutionnaires serrent les mains des soldats qui avaient été déployés pour protéger le bâtiment. Certains manifestants grimpent sur les blindés.
Chérif el Husseini n'avait que quatre ans lorsque Hosni Moubarak a succédé à Anouar Sadate. "Je n'arrive pas à croire que je vais voir un autre président de mon vivant", lance cet avocat de 33 ans. "Rien ne pourra plus stopper le peuple égyptien. C'est une nouvelle ère pour l'Egypte", ajoute-t-il.
A côté de lui, d'autres manifestants scandent un nouveau mot d'ordre "Allons place Tahrir, place Tahrir !" où la fête bat son plein dans la nuit éclairée par des projecteurs et les écrans des myriades de téléphones portables.
A plusieurs kilomètres du centre du Caire, dans le quartier excentré d'Héliopolis, les manifestants qui se sont réunis devant le palais présidentiel déserté par Hosni Moubarak exultent eux aussi. "Je suis Egyptien, fier d'être Egyptien", chantent-ils.
Venu de la région du Fayoum, Ahmed, 35 ans, veut croire que cette nouvelle Egypte sera aussi le départ d'une nouvelle vie pour lui. "J'étais chômeur à cause de lui (Moubarak), la vie était horrible, aujourd'hui, grâce à Allah, je vais commencer ma vie, on peut enfin respirer."
Hassan Abdel Halim, entraîneur de sport à la retraite, regrette qu'il ait fallu autant de temps. "Cela aurait dû se produire il y a une semaine", dit-il. Des centaines de milliers d'Egyptiens avaient alors manifesté dans le calme pour le "jour du départ". Le raïs n'avait pas bronché.
Dans l'enthousiasme qui l'entoure, il relève aussi que "le seul problème, c'est que c'est un régime militaire à présent". "J'aurais aimé une transition en douceur par le biais d'élections. A présent, cela va être un régime militaire mais, hé, c'est ce que le peuple veut, non ?"

Heurts entre armée et rebelles au Sud-Soudan : 105 morts cette semaine

Les combats survenus cette semaine entre l'armée du Sud-Soudan et des rebelles dans la région de Jonglei ont été particulièrement meurtriers : cent cinq personnes, dont trente-neuf civils, ont été tuées a indiqué, vendredi 11 février, un porte-parole de l'armée sudiste.Lire la suite l'article

RENFORCER LA SÉCURITÉMalgré un cessez-le-feu signé le 5 janvier entre ces rebelles et l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), des combats ont éclaté mercredi et jeudi entre les deux parties, selon la SPLA qui avait fait état jeudi de seize morts, mais s'attendait à un bilan beaucoup plus élevé. Depuis les élections d'avril, les affrontements entre rebelles et armée sudiste ont déjà fait des dizaines de morts dans l'Etat de Jonglei.
Des femmes et des enfants figurent parmi les tués cette semaine, soixante-cinq personnes ont été blessées, selon le porte-parole de la SPLA, les ex-rebelles aujourd'hui à la tête de l'armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan. Du côté de l'armée et de la police, les pertes s'élèvent à vingt morts et trente blessés, a-t-il ajouté.
'Le nombre de victimes est élevé parce que les attaques ont éclaté par surprise. On ne s'y attendait pas parce que nous avions confiance dans le cessez-le-feu', a déclaré le porte-parole de la SPLA qui a attribué aux rebelles le début des affrontements.
Des médecins de l'hôpital de Malakal, dans l'Etat voisin du Haut-Nil, ont indiqué que plusieurs blessés avaient déjà été accueillis dans l'établissement, et qu'ils s'attendaient à en recevoir plus encore. 'Nous nous préparons à fournir de l'aide à ceux qui pourraient arriver', a dit un responsable de l'hôpital.
Ces attaques surviennent peu après le référendum du Sud-Soudan, qui s'est tenu du 9 au 15 janvier. Avec 98,83 % des voix pour le oui, la région doit devenir un Etat indépendant d'ici juillet. Selon des analystes, renforcer la sécurité dans ce nouvel Etat constituera un des principaux défis.

Un avocat chinois tabassé pour une vidéo clandestine

Assigné à résidence, le militant des droits de l'homme Chen Guangcheng a réussi jeudi à diffuser des images où il dénonce les conditions de sa rétention. En représailles, la police chinoise l'a passé à tabac, ainsi que sa femme.

La réaction des autorités chinoises n'aura pas tardé. Pour avoir réussi jeudi à diffuser une vidéo clandestine où il témoigne des conditions carcérales de son assignation à résidence, un célèbre avocat et militant des droits de l'Homme chinois a été passé à tabac par la police.
Selon l'ONG Chinese Human Rights Defenders (CHRD), Chen Guangcheng a été violemment battu par les policiers, furieux qu'il ait réussi à faire parvenir à l'extérieur cette bande vidéo, réalisée en cachette. Son épouse, également assignée à résidence, a aussi été frappée par la police.
Dans les images, le couple dénonce «les méthodes de voyous» exercées à son encontre. Chen Guangcheng, aveugle depuis l'enfance, y apparaît face caméra, dénonçant son «emprisonnement» à domicile. La maison de sa famille, dans la province du Shandong dans l'est du pays, est surveillée 24 heures sur 24 par une soixantaine de vigiles qui se relaient. Les gardiens observent leurs moindres faits et gestes et leur interdisent tout contact avec l'extérieur. Autour de la maison, les communications des téléphones portables sont bloquées, et le village est truffé de caméras vidéo.


«On cherche un prétexte pour te punir»


Il s'agissait des premières paroles publiques de Chen Guangcheng depuis le 9 septembre 2010, jour où il avait été libéré de prison après y avoir passé plus de quatre années pour son militantisme en faveur des plus pauvres. Surnommé «l'avocat aux pieds nus», le juriste autodidacte de 39 ans avait révélé des pratiques abusives de stérilisation de milliers de femmes et d'avortements tardifs et forcés dans son district du Shandong. Il est devenu un symbole de ces militants qui ont payé de leur liberté leur dénonciation des injustices dans les campagnes chinoises.
Dans son témoignage, prémonitoire, Chen Guangcheng explique que les autorités l'avaient mis en garde : «On cherche un prétexte pour te punir». Depuis que cette menace a été mise a exécution, CHRD indique que l'avocat est alité et que les policiers lui refusent tout accès à des soins médicaux.
Le document qu'il est parvenu à diffuser permet d'imaginer les éprouvantes conditions au quotidien de nombreux militants chinois. Liu Xia, l'épouse du dissident et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, est ainsi isolée par la contrainte, tout en étant théoriquement libre.

Le sort de lEgypte plus que jamais aux mains de larmée

Alors qu'Hosni Moubarak s'accroche au pouvoir, les militaires ont toutes les options: coup d'État, révolution ou répression...Lire la suite l'article
Finalement, Hosni Moubarak ne partira pas.
Et maintenant, que va-t-il se passer? Un coup d'État? Une révolution à plus grande échelle? Une répression massive? Qui peut savoir? L'Égypte évolue en territoire inconnu depuis deux semaines, et vient de s'y enfoncer encore plus profondément.
Jeudi matin, la rumeur -relayée par plusieurs agences de presse, le patron de la CIA Leon Panetta et plusieurs responsables égyptiens- faisait courir le bruit que le président Moubarak annoncerait sa démission à la nation. Le conseil suprême de l'armée égyptienne a annoncé qu'il se réunissait pour examiner la crise que traverse le pays -sans Moubarak, alors qu'il en est ordinairement le président de séance.
Pourtant, quand Moubarak s'est enfin présenté devant la caméra (presque une heure après l'horaire prévu), il a refusé de démissionner, et n'a fait que réitérer sa promesse de ne pas se représenter aux prochaines élections-prévues pour septembre, dans sept mois. Dans l'intervalle, il déléguera une partie de son autorité au vice-président qu'il a lui-même choisi (et son confident de longue date) Omar Suleiman -tout en conservant les privilèges constitutionnels de la présidence. Et il a exhorté les jeunes occupant la place Tahrir (qu'il a comparés à ses «enfants») à «rendre leur vie normale aux rues égyptiennes».
Phase critique
C'est fort peu probable. L'écran divisé en deux du programme d'actualité en direct d'Al Jazeera montrait les centaines de milliers de manifestants de la place Tahrir -qui avaient brandi des drapeaux et chanté, convaincus qu'ils allaient célébrer leur victoire- hurler et manifester leur colère en agitant des chaussures. Cette révolution n'en est peut-être qu'à ses débuts, et la prochaine phase pourrait être critique -peut-être même d'une violence terrifiante.
L'armée détient le pouvoir ultime en Égypte, comme beaucoup l'ont souligné au c... Lire la suite sur Slate.fr