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mercredi 2 février 2011

Algérie: une manifestation de l'opposition interdite sur fond de grèves dans plusieurs secteurs

Alors que la Coordination pour le changement démocratique en Algérie, composée de syndicats autonomes, d'organisation de défense des droits de l'Homme, de comités de chômeurs et de personnalité de l'opposition, prépare sa marche du 12 février prochain, le vice-Premier ministre Noureddine Yazid Zerhouni a prévenu mercredi que cette manifestation ne serait pas autorisée par craintes de dérapages.Lire la suite l'article

Les travailleurs de la Banque de développement local (BDL) en étaient à leur troisième jour de grève et ne semblaient pas prêts de reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. "Il n'est pas question de reprendre le travail tant que le directeur général et les responsables syndicaux qui sont à sa solde sont en place", a averti Ali Mahouche, lui-même syndicaliste de base, précisait-il pour marquer sa différence avec "les chefs".Cette mise en garde de l'ancien ministre de l'Intérieur intervient dans un contexte de tensions sociales marquées par des grèves dans plusieurs secteurs. Des mouvements sociaux qui se déroulent sur fond de colère persistante après les cinq jours d'émeutes de début janvier, sans compter l'effet de miroir des événements en Tunisie et en Egypte, suivis via les chaînes de télévision satellitaire, notamment Al-Jazira, bête noire des régimes arabes.
Cette grève de la BDL, qui compte pas moins de 350 agences à l'échelle nationale, fait suite à une tentative d'immolation par le feu d'un agent de sécurité qui réclamait sa titularisation après plus de 20 ans de CDD.
Le secteur de la santé publique est également en proie à des perturbations en raison de la grève des personnels paramédicaux qui se poursuivait mercredi, comme l'a constaté l'Associated Press au CHU Mustapha, le plus grand hôpital d'Alger. Les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier, qui traîne depuis des années au niveau des services de la fonction publique, et demandent également à être intégrés dans le système LMD (Licence-master-doctorat) pour bénéficier d'une formation (Bac+4).
Pour Mme Khodja, représentante des paramédicaux au CHU Bachir-Mentouri de Kouba (banlieue est d'Alger) la corporation "ne veut plus des promesses et interpelle le ministère pour promulguer le statut particulier tel qu'il a été décidé par la commission syndicat/ministère". "Nous poursuivrons notre grève demain et si nos revendications ne sont pas concrétisées nous entamerons une grève illimitée à partir du 8 février", a-t-elle menacé.
La menace de grève plane encore sur le secteur de l'enseignement, après que le ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid a obligé les enseignants à dispenser gratuitement des cours supplémentaires aux élèves des classes d'examens samedi, jour férié en Algérie. "Il n'est pas question de faire ces cours, encore moins gratuitement. L'administration pour une heure d'absence non justifiée, elle nous ampute trois journées de salaire", a expliqué à l'Associated Press Aziza Kebri, professeur de langue française et syndicaliste au sein de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF).
Mardi, à l'initiative de la Coordination locale, quelque 15.000 étudiants, selon les organisateurs, ont battu le pavé dans la ville de Tizi-Ouzou (capitale de Kabylie à 100km à l'est d'Alger) en exprimant des revendications à la fois pédagogiques et politiques.
Pour sa part, la Fédération algérienne de football avait annoncé mardi l'annulation de la rencontre qui devait initialement opposer l'équipe algérienne à son homologue tunisienne, au stade d'Annaba, une ville à la frontière algéro-tunisienne. La fédération a justifié sa décision par le fait que le stade n'est pas en état d'accueillir cette rencontre sur laquelle l'entraîneur national comptait beaucoup pour tester son effectif avant de rencontrer en mars prochain le Maroc, dans le cadre des éliminatoire de la coupe d'Afrique.

L'ambassadeur de Ouattara en France veut expliquer l'Afrique à Axel Poniatowski

Régler la crise ivoirienne par un partage du pays? Alors que cette idée a été par le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale l'UMP Axel Poniatowski, l'ambassadeur d'Alassane Ouattara estime que les gens qui disent cela font une mauvaise appréciation de la situation en Côte d'Ivoire.Lire la suite l'article
«C'est une idée à jeter à la poubelle. Je le dirai à Axel Poniatowski quand je le verrai. Je ne pense pas qu'il connaisse bien l'Afrique, je lui donnerai quelques explications la semaine prochaine, [lors d'une audition à l'Assemblée]», a estimé ce mercredi devant des journalistes français Alli Coulibaly

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Les islamistes, force politique de la nouvelle Tunisie

Le mouvement Ennahda n'a peut-être joué aucun rôle dans le renversement du président Zine Ben Ali en Tunisie, mais l'accueil réservé à son chef Rachid Ghannouchi après 22 ans d'exil a mis en évidence la place qu'occuperont à terme les islamistes tunisiens.Lire la suite l'article
Des milliers de personnes se pressaient dimanche dernier à l'aéroport de Tunis-Carthage pour fêter le retour de Ghannouchi, éclipsant toute manifestation pour d'autres exilés et alarmant les Tunisiens attachés à ce que l'islam reste séparé de l'Etat dans l'ex-protectorat français habitué à une laïcité officielle.
Les sceptiques observeront de près l'attitude d'Ennahda dans les prochains mois pour vérifier si ses actes correspondent à sa rhétorique modérée. Les islamistes assurent ne pas briguer la présidence et se disent prêts à côtoyer d'autres mouvements dans la démocratie qui remplacera l'Etat autoritaire bénaliste.
"La Tunisie ne changera pas pour s'adapter aux islamistes et à leurs idées. Ce sont les islamistes qui doivent s'adapter à la Tunisie moderne", dit Nedji Bghouri, dirigeant du syndicat des journalistes. "Un courant d'Ennahda commence à s'ajuster à cette réalité, mais il y a aussi ceux qui sont plus extrêmes."
Malgré la répression qui a envoyé en prison ou en exil des milliers d'entre eux au cours des années 1990, les partisans d'Ennahda (Renaissance) semblent d'ores et déjà mieux organisés que les autres organisations politiques.
"LE MOMENT EST À LA RETENUE"
Dimanche à l'arrivée de Rachid Ghannouchi, de jeunes bénévoles d'Ennahda polis et bien organisés encadraient la foule en l'absence quasi complète d'agents de sécurité de l'aéroport. Ils semblaient tous se connaître, suivaient un plan et portaient des casquettes de base-ball blanches pour s'identifier.
Ce n'est pas un mince exploit de la part d'un mouvement interdit depuis deux décennies et dans un pays où les femmes qui portaient le foulard islamique étaient exclues du monde du travail ou de l'enseignement, tandis que les hommes qui priaient trop ostensiblement en public étaient interpellés.
"Ennahda ajuste son discours en fonction du moment, et le moment est à la retenue", note Larbi Sadiki, professeur tunisien à l'université britannique d'Exeter. "Ils seront examinés avec plus d'attention que d'autres, car depuis longtemps on ne pouvait pas conjuguer Tunisie et islamisme."
Ennahda s'applique à ne pas intervenir publiquement trop vite, de peur d'être accusé de transformer une révolte populaire en révolution islamique comme ce fut le cas en 1979 en Iranaprès le retour d'exil de l'ayatollah Ruhollah Khomeini.
Rachid Ghannouchi n'est pas rentré immédiatement en Tunisie. Son parti ne présentera pas de candidat à la présidence et, s'il compte participer aux élections législatives, Ghannouchi lui-même ne briguera aucun poste officiel.
Cette position apaise certains Tunisiens qui craignent de voir les islamistes détourner les événements. Mais en obtenant un nombre important de sièges parlementaires, Ennahda pourrait jouer un rôle d'arbitre lors d'une élection présidentielle.
"Khomeini est revenu pour une révolution dont il était l'instigateur. Ghannouchi vient se joindre à une révolution dont il n'a pas été l'instigateur. Il ne peut pas revendiquer cette révolution", déclare Larbi Sadiki, qui était à bord de l'avion qui a ramené Ghannouchi de Londres à Tunis.
REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE ?
"Ils convoiteront 35 à 40% des voix pour montrer qu'ils ont une légitimité, rien de plus. Ce qu'il faut surveiller, c'est ce qu'ils font au niveau de la société civile, des groupes civiques, des ONG."
Autorisée à présenter des candidats aux élections de 1989, Ennahda avait obtenu une part respectable des suffrages, ce qui avait amené Ben Ali à l'interdire.
Le mouvement risque d'inquiéter tout autant les groupes d'opposition laïques dont le score n'avait pas dépassé trois pour cent en 1989 et qui peuvent aujourd'hui redouter une correction analogue de la part des islamistes.
Le seul rival d'Ennahda, pour le nombre d'adhérents et l'organisation, est la centrale syndicale UGTT qui s'est ralliée brièvement au gouvernement de transition après la fuite de Ben Ali. L'UGTT avait conclu un accord avec ce dernier mais a fini par se joindre au soulèvement et s'emploie à redorer son image.
Il reste beaucoup à faire en Tunisie. La situation requiert notamment une nouvelle loi électorale, les dispositions en vigueur limitant sévèrement le multipartisme.
Les groupes laïques pourraient militer pour la proportionnelle, qui bride les grandes formations, assure un rôle aux petits partis et favorise les coalitions. Ce qui s'exercerait au détriment d'Ennahda, bien que le mouvement puisse être assez confiant pour accepter une telle concession.
"On dit qu'il y a un problème dans le monde arabe, que nous avons le choix entre des dictateurs et des islamistes. Il nous faudrait la représentation proportionnelle pour ne pas finir avec un seul grand parti, afin que personne ne puisse gouverner seul", dit l'opposant Fassi Djerbi, professeur d'économie.

Vidéo : pourquoi ce gendarme utilise-t-il sa lacrymo pendant la manif ?

Alors que les manifestants scandent calmement leurs slogans, un chef d'escadron, n'y tenant plus, sort sa bombe lacrymogène et en asperge un, puis deux, puis plusieurs. Avant que le mouvement ne dégénère.Lire la suite l'article

C'est ce qu'on peut voir sur la vidéo ci-dessous tournée le 21 janvier dernier en gare d'Anduze, dans le Gard. Les manifestants, par un sit-in sur les voies, s'opposaient au rattachement de leur communauté de communes à celle d'Alès. Et bloquaient, de fait, le passage des trains.
Mise en ligne deux jours après les faits, la vidéo a été vue plus de 110.000 fois (mercredi à 18h) sur Dailymotion.
Si les images ne semblent pas prêter à confusion sur le début des hostilités, une source proche de la gendarmerie et un élu PS sur place lors des faits ont confié au Monde.fr des versions différentes, évoquant entre autres un précédent différend entre ce gradé et les élus.
Que dit l'élus PS ?
Le maire de Saint-Sébastien d'Aigrefeuille et président de la communauté de communes d'Anduze, Alain Beaud, explique au Monde.fr le but de la manifestation : "Le président de l'agglomération voisine - le député-maire UMP d'Alès Max Roustan - souhaitait débuter ses voeux chez nous, en empruntant le train à vapeur des Cévennes, un de nos fleurons. Parce que notre communauté de communes fait l'objet de tentatives de rattachement de sa part, cela a été vécu comme une provocation."
Celui qui affirme qu'aucun départ de train ne devait être empêché a passé un deal avec le commandant Frédéric Warion avant la manifestation. Après un rapide sit-in, tous deux deux avaient convenu que le gradé prendrait l'élu par le bras et l'écarterait, marquant ainsi la fin du mouvement. "Mais subitement, il s'est mis à nous gazer" dixit Alain Beaud.
Que dit la gendarmerie ?
Si la même source proche de la gendarmerie confirme au Monde.fr le deal entre l'élu et le gradé, elle affirme qu'il n'a pas été respecté par les manifestants. "Au lieu de rester cinq minutes et de ...Lire la suite sur LePost.fr

COR - Affrontements entre pro- et anti-Moubarak au Caire

De violents affrontements ont opposé mercredi partisans et adversaires du président égyptien Hosni Moubarak sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, malgré l'appel de l'armée à la fin des manifestations.Lire la suite l'article
L'annonce mardi soir par le "raïs" qu'il ne briguerait pas un sixième mandat présidentiel en septembre mais voulait garder les rênes du pouvoir jusque-là pour assurer la transition n'a pas suffi à désarmer les manifestants, qui se sont rassemblés dès le matin dans le centre de la capitale.
Les appels se sont multipliés à travers le monde, venant notamment des Etats-Unis, d'Europe et de Turquie, pour inciter le président égyptien à lancer sans attendre le processus de transition politique afin d'éviter de nouvelles violences et de garantir la stabilité du pays. Le ministère égyptien des Affaires étrangères a rejeté ces appels qui ne peuvent, selon lui, qu'"envenimer la situation".
La tension a franchi une nouvelle étape avec l'entrée en scène des partisans du président. Montés sur des chevaux et des chameaux, armés de fouets, de bâtons et de pierres, une cinquantaine d'entre eux ont chargé en milieu de journée les manifestants antigouvernementaux sur la place Tahrir.
Selon la chaîne de télévision Al Djazira, des soldats ont tiré en l'air pour tenter de disperser les groupes rivaux, mais l'armée a démenti cette information. Un journaliste de Reuters a vu des hommes en civil tirer en l'air. Des cocktails Molotov ont été lancés et ont provoqué des débuts d'incendie.
DES CENTAINES DE BLESSÉS
De source médicale, on parle de 400 blessés. Un reporter de Reuters a vu des dizaines de personnes le visage en sang à la suite des échauffourées. Sous la pression de leurs adversaires, de nombreux opposants ont fui cette place de la Libération, leur lieu de rassemblement emblématique depuis le 25 janvier.
Certains affirment que des policiers en civil étaient mêlés aux partisans de Moubarak, ce qu'a démenti le ministère de l'Intérieur.
Environ 1.500 partisans de l'opposition, moins que les jours précédents, s'étaient rassemblés dans la matinée sur la place pour exiger le départ immédiat de Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis près de trente ans.
Plusieurs centaines de leurs amis venus du nord de la ville avaient tenté de venir en renfort mais ils ont été repoussés par les partisans de Moubarak, dont certains sont montés sur des véhicules de l'armée pour leur lancer des pierres.
L'opposant et ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Mohamed ElBaradeï, a affirmé avoir des preuves que des policiers en civil étaient impliqués dans les affrontements.
Il a souhaité que l'armée sorte de sa neutralité et a dit s'attendre à ce qu'elle intervienne "dans la journée" pour "protéger les Egyptiens", selon Al Djazira. Il a dit espérer que Moubarak s'en irait "avant vendredi", jour de grande prière où l'opposition veut organiser des rassemblements massifs.
COUVRE-FEU ALLÉGÉ
Le couvre-feu a été allégé et court désormais de cinq heures du soir à sept heures du matin, au lieu de trois heures de l'après-midi à huit heures du matin, et internet a commencé à être rétabli au Caire et dans d'autres villes comme Alexandrie.
Malgré ces mesures d'apaisement, l'opposition continue à exiger le départ immédiat de Moubarak et a redit qu'elle ne voulait dialoguer qu'avec le vice-président Omar Souleimane.
Mardi, des manifestations ont rassemblé plus d'un million de personnes à travers le pays. Cette journée de mobilisation, après une semaine de manifestations qui ont fait 300 morts et plus de 3.000 blessés selon l'Onu, a confirmé l'ampleur d'un mouvement qui ne cesse de se renforcer.
L'armée a demandé la fin des manifestations. "Les forces armées vous lancent un appel (...) Vous êtes descendus dans la rue pour faire entendre vos exigences et vous seuls êtes en mesure de permettre le retour à la vie normale", a déclaré mercredi matin à la télévision un de ses porte-parole, ajoutant que les demandes des manifestants avaient été entendues.
L'armée avait jugé "légitimes" lundi les revendications de la population et fait savoir qu'elle ne tirerait pas sur la foule.
Face à la contestation croissante, le président américain Barack Obama est intervenu directement dans la crise, estimant que le changement politique devait débuter immédiatement en Egypte. Il a prononcé une brève allocution à la Maison blanche mardi soir après un entretien téléphonique d'une demi-heure avec Hosni Moubarak.
"Ce qui est clair et ce que j'ai indiqué au président Moubarak est que mon sentiment est que la transition politique doit être profonde, qu'elle doit être pacifique et qu'elle doit commencer maintenant", a dit Barack Obama, qui a demandé à l'armée égyptienne de garder son attitude de neutralité.
Le président français Nicolas Sarkozy, comme d'autres dirigeants européens, a lui aussi exhorté Hosni Moubarak à engager "sans tarder" un processus de transition "concret" et sans violence. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a tenu le même langage.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit "profondément préoccupé" par la violence en Egypte et a jugé inacceptables les attaques contre des manifestants pacifiques. Il a appelé toutes les parties à la retenue.