Omar Souleïmane, qui dirige les services de renseignement égyptiens depuis près de dix ans, a été nommé vice-président, poste que Hosni Moubarak avait laissé vacant après son accession au pouvoir, en 1981.Lire la suite l'article
PHOTOS/VIDÉOS LIÉES
Sa prestation de serment a été retransmise à la télévision.
Réputé intègre, le chef du renseignement, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un de ses proches alliés.
Agé de 74 ans, il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, un dossier clef dans les relations entre Le Caire et Washington.
Né en juillet 1936 à Qena, dans le sud de l'Egypte, passé par les rangs de l'armée et formé à l'Académie militaire de Moscou dans le cadre de la coopération avec l'Union soviétique, Omar Souleïmane dirige les Services du renseignement général (EGIS) depuis 1993.
Il a notamment recherché à faciliter le dialogue interpalestinien entre le Fatah et les islamistes du Hamas et, auparavant, a également supervisé la répression des mouvements islamistes armés après l'attaque de Louxor, en novembre 1997.
En le nommant à la vice-présidence, le poste que lui-même occupait au moment de l'assassinat de son prédécesseur Anouar Sadate, Moubarak comble un vide et esquisse pour la première fois une piste possible pour sa propre succession.
La promotion du patron des services de renseignement suggère également que le fils du raïs, Gamal, 47 ans, que la rumeur donnait comme héritier politique potentiel de son père, pourrait être écarté.
"C'est mieux que rien, le signe que le régime prend les choses au sérieux et réalise la gravité de la situation", a commenté Shadi Hamid, directeur de recherches au Brookings Doha Center. "Cela dit, je ne pense pas que cela sera suffisant, du moins du point du vue des manifestants qui ont clairement manifesté leur volonté d'une rupture totale avec le passé (...) En d'autres termes, ils ne veulent pas un régime amélioré, ils veulent un régime différent."
Il est trop tôt pour dire si cette modification au sein des structures du pouvoir aura un impact sur le mouvement sans précédent de contestation du régime de Moubarak. "Il est comme Moubarak, ça ne change rien", déclarait toutefois à Reuters un manifestant croisé devant le ministère de l'Intérieur quelques instants après la nomination de Souleïmane.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire