Messages les plus consultés

mardi 15 février 2011

Bénin : la contestation autour de la liste électorale permanente informatisée persiste

Par RFI
Le premier tour de l'élection présidentielle au Bénin a été repoussé au 6 mars 2011. Ce report est notamment dû au retard pris dans l’élaboration de la liste électorale permanente informatisée. Au regard de la Constitution béninoise, il est impératif que le scrutin ait lieu le 6 mars car le président, quel qu'il soit, doit prêter serment le 6 avril. Un second tour est également à prévoir. Mais l’opposition conteste cette liste qui, pour elle, écarte bon nombre d’électeurs, créant des tensions dans le pays.
Au bout du processus d’établissement de la Liste électorale permanente informatisée (LEPI), la méfiance des acteurs politiques de l’opposition ne s’est pas estompée. Bien au contraire. Comme le démontre Amissétou Djobo, députée de l’opposition et deuxième secrétaire parlementaire : « Cette liste là ne peut pas être prête pour le 6 mars. Il y a plus d’1,3 million de Béninois qui n’ont pas été recensés. On constate qu’après leur avoir dit de se déplacer massivement pour aller donc se faire enregistrer et qu’ils seraient pris en compte, la Commission dit qu’elle en peut plus les prendre en compte ».
Selon la commission politique chargée de superviser l’établissement de la liste, les registres ouverts à l’intention des retardataires comptent un peu moins de 400 000 Béninois, mais qui ne peuvent tous être pris en compte. C’est ce que rappelle Chabi Sika, député proche du pouvoir, et membre de la Commission politique de supervision (CPS/LEPI) :
« L’Article 26 de la loi sur la LEPI dit clairement : sont enregistrés les Béninois de 12 ans et plus qui ont été recensés lors du recensement porte-à-porte. La catégorie des Béninois qui n’ont pas été recensés lors du recensement porte-à-porte, légalement, on ne peut pas les enregistrer ».
Seule de nouvelles dispositions légales pourraient changer la donne.

La société civile béninoise tire la sonnette d’alarme
Maître Joseph Djogbénou est le président de « Fors-Election », le Front des organisations de la société civile pour des élections transparentes, qui suit de près le processus. Pour lui, c'est le modèle béninois de démocratie qui est en jeu.
Pour nous, ça ne va pas. Nous n’avons pas encore la liste électorale…et la liste électorale fait l’objet de toutes les supputations, toutes les inquiétudes. Aujourd’hui, on ne connaît même pas les bureaux de vote…Or, on ne peut pas dans une situation normale, faire tout ce qu’il y a faire dans le temps qu’on nous accorde et que fatalement, nous aurons des élections insuffisamment organisées. Mais ce que nous souhaitons, c’est qu’elles soient tout au moins organisées et c’est cela la plus grosse inquiétude, parce qu’on n’est pas certain que le 6 mars, cela va tenir. Or, si le président de la République ne prête pas serment le 6 avril, on aurait mis entre parenthèse en tous cas pour le moment, le modèle démocratique béninois

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire