Affrontements place Tahrir, jeudi après-midi. Crédits photo : MIGUEL MEDINA/AFP
MINUTE PAR MINUTE - Dans une interview à la chaîne américaine ABC, le président égyptien se dit fatigué du pouvoir mais il craint les conséquences d'un éventuel départ. Les affrontements entre pro et anti-Moubarak se sont poursuivis dans la capitale.
Hosni Moubarak déclare à la chaîne ABC qu'il souhaite démissionner mais ne le peut pas car il redoute le chaos.
Les Frères musulmans refusent de participer au dialogue entre le gouvernement et l'opposition.
Le vice-président Omar Souleimane annonce que ni lui ni le fils de Hosni Moubarak, Gamal, ne seront candidats à la présidentielle de septembre.
Les journalistes étrangers sont de plus en plus pris pour cible.
23 heures : Selon la télévision publique, le premier ministre, Ahmed Chafic, a demandé au ministre de l'Intérieur de ne pas entraver les marches pacifiques de vendredi lors de ce que les manifestants ont appelé «journée du départ». Les organisateurs de la manifestation espèrent réunir un million de personnes dans les rues du Caire.
21h59 : La chaîne de télévision publique suédoise SVT annonce qu'un de ses journalistes a été «grièvement blessé» à coups de couteau. Il est opéré dans un hôpital du Caire.
21h56 : La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton condamne fermement les agressions dont sont victimes les journalistes couvrant les troubles dans la capitale égyptienne et demande la mise en place d'un dialogue immédiat entre le pouvoir et l'opposition.
21h35 : Sept jeunes leaders de la contestation ont été arrêtés par les autorités après un entretien avec le chef de file l'opposition, Mohamed ElBaradei. Les jeunes hommes s'étaient attablés dans un café populaire situé à proximité de la résidence de l'ex-diplomate lorsqu'ils ont été arrêtés par la police.
21h31 : La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton qualifie d'«inacceptables» les violences perpétrées contre les manifestants dans les rues du Caire et demande des mesures immédiates en vue d'une transition politique.
21h20 : La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie condamne «fermement les incidents inacceptables» au cours desquels des journalistes ont été pris à partie, agressés et arrêtés en Egypte.
20h34 : Le président Hosni Moubarak déclare à la chaîne de télévision américaine ABC qu'il souhaiterait démissionner mais ne le peut pas car il redoute que le «chaos» ne s'installe. «Je suis fatigué. Après 62 ans au service du peuple, j'en ai assez. Je veux partir», a confié le chef d'État à la journaliste Christiane Amanpour, reçue au palais présidentiel, où Moubarak est cloîtré avec sa famille.
Il ajoute qu'i l ne veut pas voir «les Egyptiens se battre entre eux», après les violences qui ont opposé ses partisans aux manifestants réclamant son départ. Interrogé sur les appels des Etats-Unis en faveur d'une transition rapide du pouvoir, le président égyptien révèle qu'il a déclaré à son homologue américain Barack Obama: «Vous ne comprenez pas la culture égyptienne ni ce qui se passerait si je devais démissionner», critiquant notamment le rôle des Frères musulmans dans les affrontements.
Hosni Moubarak déclare également qu'il n'entend pas quitter le pays et qu'il souhaite mourir en terre égyptienne : «Je ne m'inquiète pas de ce que les gens disent sur mon compte. A l'heure qu'il est, je me préoccupe de mon pays, je me préoccupe de l'Egypte».
20h15 : Les Frères musulmans refusent de participer au dialogue entre le gouvernement et l'opposition.
19h05 : Le gouvernement marocain se dit convaincu que l'Égypte saura «transcender ses difficultés actuelles» et poursuivre son «processus de démocratie». C'est le premier commentaire public des autorités marocaines sur la situation en Égypte.
18h35 : Pour Omar Souleimane, «des conditions et des restrictions sur les candidatures à la présidence sont nécessaires pour que tout le monde soit rassuré à propos du futur dirigeant du pays».
18h17 : Intervenant pendant près de 45 minutes à la télévision nationale, le vice-président Omar Souleimane annonce qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle. Sans jamais remettre en cause la légitimité de Hosni Moubarak, il a estimé que les violences entre manifestants favorables et hostiles au président sont le résultat «d'un complot» fomenté par des gens en Égypte même ou à l'étranger. Avant d'assurer que« les réformes politiques nécessitent du temps» et que l'appel au départ immédiat de Moubarak est un «appel au chaos».
Omar Souleimane exhorte aussi manifestants à quitter la place Tahrir. Il a rejeté d'autre part toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l'Égypte. Selon lui, un million de touristes étrangers ont quitté l'Égypte en neuf jours, un manque à gagner d'un milliard de dollars pour le pays.
18h02 : La Maison-Blanche condamne jeudi les attaques «systématiques» contre les journalistes, les qualifiant de «totalement inacceptables», et appelant à la libération «immédiate» de ceux qui auraient été arrêtés.
17h37 : Les Frères musulmans ont été invités à participer au dialogue entre le gouvernement et l'opposition, annonce le vice-président Omar Souleimane.
17h10 : L'ONG Amnesty International annonce l'arrestation d'un de ses employés français et de plusieurs autres défenseurs des droits de l'Homme par la police égyptenne au Caire.
16h55 : Le président russe Dmitri Medvedev s'entretient par téléphone avec son homologue Hosni Moubarak et plaide en faveur d'un réglement pacifique de la crise.
16h46 : Depuis Madrid, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero réitèrent leur appel pour une transition politique pacifique «dès que possible».
16h31 : Un étranger a été battu à mort place Tahrir, selon un témoin et les services de secours. L'identité et la nationalité de la victime n'étaient pas connues dans l'immédiat.
16h21 : Un hypermarché est en feu dans la banlieue du Caire. Les clients qui y faisaient leurs courses ont dû casser les fenêtres pour s'échapper du bâtiment en flammes, selon des témoins.
16h07 : Cyrille Louis, l'un des envoyés spéciaux du Figaro en Égypte, a été arrêté ce jeudi par les forces de sécurité égyptiennes à Abou Hamous, une localité située à une cinquantaine de kilomètres d'Alexandrie. Il effectuait un reportage en compagnie du photographe franco-libanais Paul Assaker. La police locale les a interpellés après qu'ils furent pris à partie par un groupe d'habitants. Ils ont été détenus pendant une partie de la matinée au poste de police de la ville, puis transférés en début d'après-midi aux mains de la Sûreté d'État, à une dizaine de kilomètres d'Abou Hamous. Le Figaro a alerté le Quai d'Orsay et l'ambassade de France au Caire.
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