Soldats et véhicules blindés ont quitté samedi la place de la Perle à Manama, la capitale de Bahreïn, quelques heures après un appel au dialogue lancé par le roi Hamad Ibn Issa al Khalifa.Lire la suite l'article
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L'opposition exigeant que l'armée retourne dans ses casernes avant d'envisager toute discussion avec le pouvoir, le prince héritier, le cheikh Salman ibn Hamad al Khalifa, a annoncé que les militaires avaient reçu l'ordre de regagner leurs casernements et que la police allait se charger du maintien de l'ordre.
"C'est un pas très positif, ils essaient de calmer les tensions mais je ne sais pas si cela suffira", a dit à Reuters un membre du Wefak, la principale formation politique chiite du royaume qui a quitté le parlement jeudi pour dénoncer la répression.
Après le départ des véhicules militaires de la place de la Perle, une cinquantaine de manifestants ont tenté de regagner ce lieu de rassemblement devenu le symbole de la contestation, mais ils en ont été aussitôt empêchés par une centaine de policiers, arrivés à bord d'une dizaine de fourgons, qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Plus tôt dans la matinée, un autre membre du Wefak, Ibrahim Mattar, avait dit "ne pas sentir une véritable volonté de nouer le dialogue, étant donné la présence de l'armée dans les rues".
"Mais que les gens soient tués par des soldats ou par des policiers, quelle différence ?", a-t-il ajouté après l'annonce du retrait des militaires des rues.
"POUR UNE MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE"
Ibrahim Mattar a ajouté que le roi devait accepter le principe d'une monarchie constitutionnelle et former un gouvernement provisoire excluant les actuels ministres de l'Intérieur et de la Défense.
Il a également demandé le départ de l'oncle du roi, le cheikh Khalifa ibn Salman al Khalifa, Premier ministre depuis l'indépendance en 1971.
"Ce n'est pas en tant que chiites que nous voulons discuter, même si le gouvernement veut nous cantonner dans ce cadre. Le dialogue doit concerner tous les gens qui protestent, qu'ils soient libéraux, islamiques ou pas, sunnites ou chiites", a poursuivi Mattar.
Les manifestants, pour la plupart des chiites qui représentent 70% de la population, réclament des réformes politiques et sociales dans le royaume dirigé par la famille sunnite des Khalifa.
Le principal syndicat du pays, le GUBW (General Union of Bahraini Workers), a par ailleurs appelé à la grève à partir de dimanche, selon un membre de la branche aéronautique de la centrale.
L'armée avait repris jeudi par la force le contrôle de la place de la Perle, que les manifestants espéraient transformer en point de ralliement à l'image de la place Tahrir au Caire.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, quatre manifestants avaient été tués lorsque la police avait repris le contrôle de la place. Il y avait eu 231 blessés.
Bahreïn est un proche allié de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis.
Manama est le port d'attache de la Ve flotte de l'US Navy, en appui à la présence américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale, Irak et Afghanistan compris.
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