Un million de manifestants au moins sont descendus mardi dans les rues des villes d'Egypte pour réclamer le départ du pouvoir du président Hosni Moubarak.Lire la suite l'article
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Plus de 200.000 personnes se sont massées sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, à l'occasion de cette "marche du million" destinée à accentuer la pression sur le vieux raïs.
On dénombrait aussi 20.000 manifestants à Suez, haut lieu de la contestation. A Alexandrie, où l'on manifestait massivement également, on pouvait entendre monter de la foule des slogans comme "Moubarak, réveille-toi, c'est ton dernier jour!"
Des rassemblements ont été signalés dans d'autres villes du delta du Nil comme Tanta, Mansoura, Mahalla el Koubra, ainsi qu'à Ismaïlia, à l'entrée du canal de Suez.
"Moubarak, pars en Arabie ou à Bahreïn!" et "On ne veut pas de toi, on ne veut pas de toi!", scandait la foule au Caire, qui s'est massée petit à petit à partir de l'aube. "Moubarak, lâche, agent des Etats-Unis!", entendait-on encore.
Ces scènes place Tahrir (Libération) contrastaient fortement avec les événements de vendredi dernier, jour où, au même endroit, les policiers avaient fait usage de gaz lacrymogènes, de leurs matraques et de canons à eau pour disperser la foule.
Mardi, les soldats ont déployé des barbelés aux abords de l'immense place, devenue au fil des jours le point de ralliement de la contestation, mais ils n'ont pas tenté quoi que ce soit face aux manifestants.
Les soldats, pour certains perchés sur des véhicules blindés constellés de graffiti anti-Moubarak, souriaient et opinaient tandis que la foule criait: "Le peuple et l'armée sont main dans la main."
L'armée, qui détient les clés du pouvoir en Egypte, a jugé lundi "légitimes" les revendications des manifestants et elle s'est engagée à ne pas tirer sur la foule.
"Nous avons fait le plus difficile: nous avons pris le contrôle de la rue", déclarait un manifestant de 38 ans.
CONDITION PRÉALABLE AU DIALOGUE
En fin d'après-midi, les manifestants, dont certains scandaient "Révolution, Révolution jusqu'à la victoire!", n'avaient pas bougé de la place Tahrir. Parmi la foule se trouvaient aussi bien des avocats que des étudiants, des médecins ou des chômeurs.
Non loin du ministère des Affaires étrangères, à proximité de la place Tahrir, une petite manifestation de partisans de Moubarak a rassemblé quelques centaines de personnes.
Des rangées de barbelés ont été mises en place également aux abords du palais présidentiel, d'où l'on pense que Moubarak suit les événements.
Le raïs égyptien ne s'est pas adressé à la nation depuis vendredi, jour où il avait annoncé un changement de gouvernement. Lundi, c'est le tout nouveau vice-président, Omar Souleimane, qui a lancé un appel au dialogue avec toutes les forces politiques du pays.
"La révolution n'acceptera pas Omar Souleimane, même pour une période de transition. Nous voulons un nouveau dirigeant, qui soit un démocrate", déclarait Mohamed Saber, militant des Frères musulmans.
"Nous sommes très patients, nous pouvons rester ici longtemps (...)", déclarait de son côté un fonctionnaire de 42 ans, Mahmoud Ali, parmi la foule des manifestants.
L'opposant Mohamed ElBaradeï, rentré d'Autriche la semaine dernière, a demandé mardi à Hosni Moubarak de renoncer au pouvoir et de quitter l'Egypte, afin d'éviter un bain de sang.
Pour l'ex-directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, le départ de Moubarak du pouvoir est une condition préalable à l'ouverture d'un dialogue avec le gouvernement égyptien.
Une coalition d'opposants à Moubarak allait dans le même sens, prévenant le gouvernement égyptien qu'elle n'engagerait pas de dialogue sur une transition politique tant que le président n'aurait pas quitté le pouvoir.
"Notre première exigence est le départ de Moubarak. Seulement après cela un dialogue pourra débuter avec la hiérarchie militaire sur les détails d'un transfert pacifique du pouvoir", a déclaré Mohamed al Beltagi, ancien député des Frères musulmans.
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