Le gouvernement français savait que des grenades lacrymogènes étaient en partance pour la Tunisie. L'affaire, racontée par Rue89, n'en finit pas de susciter des remous.Lire la suite l'article
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Alors que Michèle Alliot-Marie et François Fillon ont assuré que la France ignorait que la Tunisie était livrée en gaz lacrymogène par une entreprise française entre les mois de décembre et janvier, la société chargée de l'exportation de ce produit a déclaré le contraire et confirmé que le régime de Ben Ali avait bien passé commande au plus fort des émeutes :
« Sofexi a reçu des autorités françaises tous les agréments nécessaires à l'exportation de grenades lacrymogènes commandées entre décembre et janvier par le ministère tunisien de l'Intérieur.
Nous avions tous les agréments des ministères concernés. »
Pour pouvoir livrer ce type de matériel, les entreprises doivent recevoir au préalable une autorisation d'exportation (un formulaire AEPE, autorisation d'exportation de poudres et explosifs) délivrée par les ministères de l'Intérieur, des Finances et de la Défense. Le matériel ayant été sur le point de partir en Tunisie le 14 janvier dernier, il est désormais certain que cette autorisation a été donnée par le gouvernement.
Selon Le Monde, les services de MAM ont étroitement travaillé avec ceux de l'Intérieur : quatre livraisons de matériel de maintien de l'ordre auraient été acceptées par le gouvernement au courant du mois de décembre.
La fable élyséenne s'effondre
En pleine tempête depuis sa proposition de coopération policière et sécuritaire à la Tunisie, Michèle Alliot-Marie a nié toute implication, répondant à une question du député socialiste Gaëtan Gorce à l'Assemblée nationale le 23 janvier :
Gaëtan Gorce : « Mme Alliot-Marie ne s'est pas contentée de proposer une coopération policière qui devait s'adresser à un régime dont on a vu qu'il utilisait des moyens sanglants ; le gouvernement a agi en ce sens. Nous avons appris la semaine dernière qu'un avion, chargé de sept tonnes de matériel de maintien de l'ordre, avait été affrété et s'apprêtait à partir, au moment même du départ de M. Ben Ali, et n'avait été arrêté que pour une raison de procédure tenant au service des douanes. [...]
Ma question ira droit au but, monsieur le Premier ministre : si un avion a été préparé et a failli partir, combien d'autres ont été éventuellement ...
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