Les Frères musulmans, principale force de l'opposition égyptienne, ont prévenu lundi qu'ils pourraient quitter les consultations ouvertes par le gouvernement alors que les manifestants de la place Tahrir continuent de réclamer le départ immédiat d'Hosni Moubarak.Lire la suite l'article
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A Washington, Barack Obama a estimé de son côté que les consultations engagées ce week-end au Caire avaient permis d'enregistrer des progrès. "A l'évidence, l'Egypte doit négocier une voie et ils font des progrès", a-t-il dit à la presse.
Mais l'appréciation portée par le président américain semble en contradiction avec les déclarations des principales figures de l'opposition égyptienne, qui n'ont fait état que de petits progrès au cours de la première séance de discussions avec le vice-président, Omar Souleimane.
Au nom des Frères musulmans, Essam el-Erian a déclaré que la confrérie islamiste reconsidérerait sa participation à ces consultations si ses demandes, comme le départ du raïs, restent lettre morte.
"Nous allons reconsidérer toute la question du dialogue (...) Certaines de nos demandes ont bien été prises en compte mais nous n'avons pas eu de réponses concernant les plus importantes, comme celle du départ de Moubarak, a-t-il dit à Reuters.
"NOUS NE VOULONS PAS DE SOULEIMANE"
Au quatorzième jour de la contestation du régime, alors que le nouveau gouvernement se réunissait au complet, des milliers de personnes ont continué d'occuper la place Tahrir (Libération), au coeur de la capitale, pour exiger le départ immédiat du raïs.
De nombreux jeunes protestataires disent ne rien attendre des consultations engagées entre le vice-président Omar Souleimane et l'opposition, et veulent poursuivre la "Révolution du Nil".
"Je rejette le dialogue. Nous ne reconnaissons pas ce gouvernement. Moubarak doit partir, le despote doit partir, et nous ne bougerons pas d'ici tant qu'il restera", déclare Sayyed Abdel-Hadi, un comptable de 28 ans. "Nous ne voulons pas de Souleimane, c'est le symbole du régime de Moubarak. S'il devient président, nous ferons une autre révolution", renchérit Oussama Gamal, un enseignant de 22 ans.
LASSITUDE PERCEPTIBLE
Au pouvoir depuis près de trente ans, Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne solliciterait pas un sixième mandat lors de l'élection présidentielle prévue en septembre. Il n'entend toutefois pas quitter la présidence d'ici là afin de superviser la période de transition.
Les opposants prévoient de nouveaux rassemblements mardi et vendredi, tout comme les manifestants qui continuent à descendre dans les rues, en moins grand nombre, à Alexandrie et à Suez.
Une forme de lassitude semble toutefois perceptible dans la population après deux semaines de paralysie de la vie publique.
L'activité a repris dans une grande partie du pays et les banques ont rouvert dimanche, de longues files d'attente se formant pour retirer de l'argent liquide. La capitale commence à renouer avec ses traditionnels et apocalyptiques embouteillages.
Fermée le 27 janvier, la Bourse du Caire rouvrira dimanche prochain, a déclaré un responsable de la place financière. La livre égyptienne est à un plus bas de six ans.
Les autorités ont de nouveau écourté le couvre-feu qui sera désormais en vigueur de 20h00 à 06h00 (18h00 GMT à 04h00 GMT). Le couvre-feu imposé le 28 janvier débutait jusque-là à 19h00 (17h00 GMT).
Hosni Moubarak a remanié son gouvernement fin janvier pour tenter d'apaiser la colère des centaines de milliers de manifestants qui dénoncent la pauvreté, la corruption et le manque de libertés.
Après l'ouverture de consultations avec l'opposition, présidées par le nouveau vice-président Omar Souleimane, le gouvernement a annoncé dimanche un accord sur un cadre de négociations. Il a ajouté que le processus serait supervisé par Hosni Moubarak.
Un comité a été créé afin de réfléchir à des réformes constitutionnelles. Le gouvernement a aussi évoqué la libération de prisonniers politiques, la liberté de la presse et une levée de l'état d'urgence.
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