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samedi 12 février 2011

«Union fait la nation» contre Kérékou ou le duel à distance

On ne sait pas si le plus énigmatique des chefs d’état béninois, le Général Mathieu Kérékou, se prononcera officiellement en faveur d’un candidat le 27 février prochain. Néanmoins, les sources proches de son cercle restreint susurrent que «le caméléon» déplace les pions dans l’ombre, en défaveur de «l’Union fait la nation», qui semble prendre l’affaire au sérieux, en veillant au grain. Selon  dame rumeur, l’ancien président  de la république du Bénin aurait juré que les leaders de «l’Union fait la nation», pour l’avoir empêché de se maintenir au pouvoir en 2006 par une révision conjoncturelle de la loi fondamentale, n’accèderont eux-mêmes jamais au palais de la Marina. Bruno Amoussou, le Président de cette alliance de partis,  à la première page de son premier livre, intitulé « l’Afrique est mon combat » a subtilement fait allusion  à la détérioration des relations entre  Kérékou et ses  éternels anciens alliés: Pierre  Osho,  Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Lazare Sehoueto, Séverin Adjovi, Adrien Houngbédji dans une moindre mesure.  L’ancien président du Parti Social Démocrate, le renard de Djakotomè, comme on l’appelle, révèle que sur les lieux de l’enterrement de sa fille aînée à Natitingou, à 400 km au nord de Cotonou, le Général a étalé au grand jour son mépris pour les actuels ténors du groupe «Un». Pas un seul  geste de salutations, même pas un regard bienveillant. A la fin des obsèques, par une porte dérobée, à l’arrière de sa maison, il prend congé de ses invités, s’engouffrant dans sa voiture pour disparaître. Nous étions à trois semaines de l’élection présidentielle de 2001. C’est le début de la cassure. Cet événement aurait motivé, sous l’impulsion d’Amoussou, la création d’une alliance politique composant la Renaissance du Bénin, le Psd, le Madep. Le Prd de Adrien Houngbédji était approché, en vain. Leur incapacité à s’unir a généré la victoire de Boni Yayi en 2006. La naissance de l’Add, regroupant toutes les  formations précitées sauf le Prd, lors des législatives de 2007, annonce la gestation de l’«Un».
Aujourd’hui, à moins de trois semaines de l’élection présidentielle de 2011, le moment de la revanche est arrivé, croit- on, dur comme fer dans le sérail de Adrien Houngbédji, candidat unique du regroupement. En fait, tous ces leaders pensent avoir été toujours bernés, tous les cinq ans, par le grand «Kaméléon». Lui qui ne démord pas. En fin stratège, il mobiliserait l’électorat du septentrion surtout, pour le candidat Abdoulaye Bio Tchané, Boni Yayi tombant de plus en plus dans une impopularité qu’on a de la peine à redresser. Les tergiversations ayant précédé les consignes de vote de Valentin Houdé, et Kamarou Fassassi d’une part, et la résolution d’Issa Salifou et d’Antoine Dayori de se porter candidats, de l’autre, porteraient selon des indiscrétions la touche de Mathieu Kérékou pour les premiers, et celle de Bruno Amoussou pour les derniers. Qui l’emportera? L’élève? Le maître? Attendons de voir.  

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