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vendredi 4 février 2011

L'Algérie rejoint les pays arabes tentant d'éviter une révolte

"Tout doit changer pour que tout reste pareil", écrivait au siècle dernier l'Italien Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans son roman "Le Guépard".Lire la suite l'article

Après les mesures de prévention prises par le roi Abdallah en Jordanie et le président Ali Abdallah Saleh au Yémen, le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a, à son tour, cherché à désamorcer la gronde populaire en annonçant plusieurs initiatives.Alors qu'une vague de révolte secoue le monde arabe dans la foulée du soulèvement qui a balayé le régime de la Tunisie voisine et de celui en Egypte qui menace Hosni Moubarak, le pouvoir algérien semble en avoir fait sa maxime.
Cacique du régime mis en place à l'indépendance du pays il y près de 50 ans, le président algérien qui, à 73 ans, en est à son troisième quinquennat, a notamment annoncé jeudi la levée "dans un proche avenir" de l'état d'urgence en vigueur depuis l'insurrection islamiste de 1992.
Mais les autorités ont ensuite précisé que cette mesure ne s'appliquait pas - "pour des raisons d'ordre public bien connues" - à la capitale, où des partis d'opposition, syndicats et associations comme la Ligue algérienne des droits l'homme ont lancé un appel à manifester le 12 février en faveur de la démocratisation du pays.
Les organisateurs de la manifestation doivent se concerter dans les prochains jours pour décider s'ils maintiennent ou non ce mot d'ordre mais certains d'entre eux se sont dits résolus vendredi à défiler malgré les risques de répression policière.
"Nous défilerons parce que Bouteflika n'a pas accepté notre exigence de levée inconditionnelle de l'état d'urgence. Alger est la ville la plus sûre d'Algérie", a déclaré Mohsen Belabès, porte-parole du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le principal parti d'opposition légal.
"Je pense que nous défilerons parce que les nouvelles mesures de Bouteflika ne nous ont pas convaincus", a confié un autre organisateur, Rachid Malaoui, leader du syndicat indépendant des fonctionnaires.
OPPOSITION DIVISÉE
La manifestation, qui s'inscrit dans la lignée d'une série d'autres réprimées en janvier par les forces de sécurité, ne jouit pas du soutien des principaux syndicats ni du parti berbérisant FFS, rival du RCD, et des principaux mouvements islamistes interdits dans les années 1990.
Le président Bouteflika a également promis des mesures favorables à l'emploi et un accès facilité de l'opposition légale aux médias officiels, mais un autre organisateur de la manifestation a dit craindre qu'il ne s'agisse que d'une "ruse" pour gagner du temps.
Quoi qu'il en soit, l'Algérie est le dernier en date des régimes arabes à annoncer des réformes visant à se préserver de la contagion tunisienne, à maintenir un système dominé par l'armée et à désamorcer un révolte en faveur de la démocratie.
Cette tactique pourrait fonctionner dans la mesure où la cagnotte pétrolière et gazière accumulée par l'Etat algérien lui donne une marge de manoeuvre confortable pour "acheter" la paix sociale.
De plus, l'opposition est divisée et la population est traumatisée par la décennie de guerre civile qui a suivi l'interruption par l'armée en 1992 d'un processus électoral libre qui s'apprêtait à déboucher sur une victoire des islamistes du Front islamique de salut (Fis).
L'état d'urgence date de cette année-là, où les islamistes ont plongé dans la clandestinité et déclenché une lutte armée sanglante qui a en grande partie cessé, mais dont un des prolongements est l'émergence d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

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