Des centaines de Jordaniens, islamistes en tête, ont manifesté vendredi contre le remaniement gouvernemental auquel a procédé le gouvernement du roi Abdallah, en réaffirmant qu'il ne répondait pas à leurs appels en faveur de réformes politiques.Lire la suite l'article
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Les manifestants, dont beaucoup appartenaient aux Frères musulmans jordaniens, affirmaient que le mouvement de protestation en cours en Egypte contre les trente années de présidence d'Hosni Moubarak ouvrait la voie à la liberté et à la démocratie au profit de tous les Arabes contre les autocrates.
Abdallah a demandé mardi à Marouf Bakhit, ex-Premier ministre conservateur issu de l'armée, de prendre la tête du gouvernement après la démission de Samir Rifaï, qui était réclamée par des manifestants à travers le pays.
La nomination de Bakhit a irrité le principal parti d'opposition islamiste parce que son gouvernement précédent avait supervisé en 2007 des élections locales et législatives marquées selon eux par des fraudes qui les avaient privés d'une partie des sièges qu'ils espéraient obtenir.
"Non à Rifaï, non à Bakhit. Nous voulons un Premier ministre élu", scandaient les protestataires islamistes auxquels se sont joints des dizaines de manifestants et de militants de gauche.
"Nous voulons des changements politiques et législatifs. Il ne s'agit pas de changer de visages", a déclaré le cheikh Hamza Mansour, chef du Front d'action islamique (IAF), aile politique des Frères musulmans.
La nomination de Bakhit semble en revanche avoir apaisé nombre de groupes ethniques ruraux qui forment le pivot de la monarchie hachémite et ont organisé certaines manifestations ces dernières semaines pour protester contre des suppressions d'emplois dans la fonction publique.
De nombreux manifestants ont fait valoir vendredi que le changement viendrait d'une plus large représentation politique et d'une vie parlementaire plus démocratique. Le roi nomme les gouvernements, approuve les lois et peut dissoudre le Parlement.
Abdallah a rencontré jeudi des dirigeants des Frères musulmans auxquels il a dit que les réformes politiques avaient rencontré des obstacles sous l'effet de la crise financière internationale. Il s'est aussi engagé à combattre la corruption.
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