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lundi 4 avril 2011

Déclaration d'Adrien Houngbédji du 31 Mars

Hier mercredi 30 mars 2011, la Cour Constitutionnelle a rendu sa décision proclamant Yayi Boni définitivement élu à l’issue du 1er tour des élections présidentielles du 13 mars 2011. Elle confirme purement et simplement celle qu’elle a rendue à titre provisoire le 20 mars 2011, balayant d’un revers de mains les irrégularités et fraudes massives avérées qui font de ce scrutin une parodie d’élection et la honte de notre démocratie.
C’est la stupeur, la consternation et une sourde révolte qui s’observent généralement dans le peuple, ponctuées par les violences policières gratuites exercées contre des manifestants qui les mains nues, crient au vol  et au braquage,  au lieu de la liesse populaire spontanée  qui accompagne ordinairement les victoires électorales.
L’Union Fait la Nation et son candidat que j’ai été, confirment leur rejet de ces résultats, et expriment leur solidarité avec le peuple spolié. Ce peuple n’a pas fait le choix de Yayi Boni. Il y a tout au plus une tentative de le lui imposer. Nous avons gagné cette élection. Le Président librement élu par ce peuple à la régulière et sans fraude n’est autre que le candidat de l’UN, c'est-à-dire votre serviteur. Je confirme donc en tous points ma déclaration du 21 Mars 2011, avec la même sérénité que Galilée aux portes du supplice : cette vérité finira par s’imposer.
Mon ambition principale a toujours été de servir une cause, celle de l’instauration et de la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie dans notre pays ; non de briguer un poste. J’ai renoncé à être candidat aux élections législatives. Cette renonciation était prévue de longue date ; un processus électoral calamiteux en a fait un symbole de mon refus de l’imposture.
La décision de la Cour ouvre une nouvelle étape de la longue lutte du peuple béninois pour la conquête des libertés et de la démocratie.
Ce qui se passe dans notre pays n’est pas un épiphénomène. Il s’agit bel et bien d’une attaque en règle contre notre démocratie et l’Etat de droit. Cette régression est intolérable. Elle vise à ramener le Bénin au rang des républiques bananières. Tous les indicateurs le prouvent. Militarisation systématique, répression aveugle et sauvage, menaces ouvertes, manipulations diverses, propagande digne des régimes totalitaires. Au point même où nous ne pouvons plus écouter une radio internationale comme RFI, dès lors qu’on y annonce un débat qui concerne notre pays.
Aucun patriote béninois ne peut rester indifférent à ce qui se projette. Nous avons un devoir sacré de résistance. Cette lutte est celle de notre peuple. Je prendrai ma juste part, toute ma part, aux côtés de l’UN et de toutes les forces politiques et sociales.
Aux millions  de Béninois qui m’ont accordé leurs suffrages, à toutes les forces vives de la Nation, je dis que les dictatures se nourrissent de nos silences, de nos hésitations, et de nos peurs. N’ayons pas peur ! Nous devons résister à la liquidation de notre démocratie.
A la Communauté internationale, nous lançons encore une fois, un appel au discernement. Le Peuple béninois a lui aussi droit à des élections conformes aux règles établies. La violation de ces règles et l’injustice qui en découlent sont le terreau de la violence et des troubles. Notre Peuple aspire profondément à la paix. Mais il aspire tout aussi profondément au droit de choisir librement ses dirigeants par des scrutins justes et transparents.

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