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vendredi 28 janvier 2011

Après la Tunisie, l'Egypte : on cherche une Leïla Moubarak (mis à jour)

C'est ce qu'on appelle une douche froide. Le soulèvement du Caire a-t-il une chance de renverser le régime égyptien ? « Aucune ! » répliquait à Patrick Cohen le diplomate Boutros Boutros-Ghali, en direct du Caire. Et vlan pour France Inter, qui avait ouvert son journal de 8 heures par un reportage haletant sur la journée de tous les dangers, au Caire.Lire la suite l'article
Et l'ex-secrétaire général de l'ONU de renvoyer les journalistes français, qui guettent fiévreusement la « contagion » tunisienne dans le monde arabe, à leur « tuniso-centrisme ». La proximité de la France avec la Tunisie les aveuglerait.
Moubarak est aimé des Egyptiens, il « sait leur parler ». Et Mohamed El Baradei, le prix Nobel égyptien, rentré précipitamment au Caire, sacré « homme providentiel » par la presse mondiale, et qui se proclame prêt à assurer une transition pacifique vers la démocratie ? « Inconnu dans son propre pays », tranche Boutros-Ghali. (Ecouter le duplex, durée : 5 minutes et 30 secondes )
On a raté la Tunisie, on ne va pas rater l'Egypte !
Sans préjuger évidemment de la suite des événements (Boutros-Ghali, 89 ans, est de l'aîné de Moubarak, et son analyse n'est pas forcément la plus lucide sur la jeunesse égyptienne), l'ultra-médiatisation des émeutes du Caire met en lumière deux biais fréquents de l'information.
D'abord, l'emballement qui succède rituellement aux longs silences. On a raté la Tunisie, on ne va tout de même pas rater l'Egypte ! Traumatisés (à juste titre), comme les politiques, par leur cécité avant la révolution tunisienne, les journalistes français doivent se jurer qu'on ne les y reprendra pas (à ce sujet, lire d'ailleurs dans Le Monde le dernier télégramme adressé à Paris par l'ambassadeur français à Tunis, le 14 janvier. On croirait lire l'article de l'envoyé spécial du Figaro. A se demander lequel a plagié l'autre...).
Et les voilà donc qui braquent leur loupe sur les trous noirs de l'information, une manif au Yemen, les prix alimentaires en Jordanie, tous sujets peu habitués à tant d'égards.
Et puis, il y a l'irrésistible tropisme de la duplication. Les manifestants cairotes crient « dégage ! » à Moubarak, comme les Tunisiens (et en français dans le texte, quel hommage à 89) ? Ils s'organisent sur Twitter, Facebook, sur leurs téléphones portables, au point que le pouvoir est obligé de les censurer ? La cause est ...

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