Le mouvement islamiste interdit Justice et Charité du cheikh Abdessalam Yassine estime l'heure du changement venue au Maroc, dont l'"autocratie" sera selon lui balayée faute de réformes politiques radicales.Lire la suite l'article
Cette vague, assure-t-il dans une déclaration diffusée sur son site internet, ne laisse "aucune place" aujourd'hui aux "promesses fausses et creuses". "Le fossé entre le gouvernant et les gouvernés s'est élargi et la confiance a été dilapidée."Tenu pour la plus importante force d'opposition du royaume, avec quelque 200.000 militants, en majorité des étudiants, le mouvement, bien implanté dans les quartiers pauvres des villes, avoue s'inspirer des révoltes populaires deTunisie et d'Egypte.
"La solution est soit dans une réforme démocratique urgente qui met fin à l'autocratie, répondant aux revendications et aux besoins du peuple, soit dans une initiative pacifique du peuple qui balaiera l'autocratie", ajoute Justice et Charité.
Plusieurs centaines de personnes ont répondu à un mot d'ordre diffusé sur internet en vue de manifester le 20 février pour le rétablissement "de la dignité du peuple marocain", la dissolution du parlement et une réforme constitutionnelle.
Mais le gouvernement, qui s'affirme à l'abri de la contagion tunisienne et égyptienne, fait valoir que le Maroc est engagé de manière irréversible en faveur de la démocratie et que pauvreté et chômage ont reculé sous le règne du roi Mohamed VI.
Les médias marocains, y compris officiels, ont fait état de quelques tentatives d'immolation par le feu, à l'instar de celle du marchand ambulant de Sidi Bouzid, facteur déclencheur de la révolte qui a chassé l'autocrate tunisien Zine ben Ali.
Justice et Charité, qui a fait irruption sur la scène politique lorsque le cheikh Yassine a écrit au défunt roi Hassan II en 1974 pour réclamer des réformes, dénonce la "bénalisation" de la politique et de l'économie marocaines.
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle dotée d'un parlement élu. Mais la Constitution autorise le roi à dissoudre le parlement et à imposer l'état d'urgence. Elle lui donne en outre un droit de regard sur la nomination du Premier ministre et des principaux ministres.
Justice et Charité exige le remplacement de la Constitution par une loi fondamentale "démocratique qui marque une rupture avec tous les aspects de l'autocratie" et mette fin "à la monopolisation de l'autorité et de la richesse nationale".
Sans avoir appelé ouvertement à supprimer la monarchie, dont la critique est taboue au Maroc, Yassine a passé des années en résidence surveillée sous Hassan II pour lui avoir contesté son titre de "commandeur des croyants".
Mohamed VI avait levé cette mesure peu après avoir succédé à son père, en 1999.
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