Dernière ligne droite pour faire le plein des avantages fiscaux et payer moins d’impôts sur le revenu en 2011. Avant le resserrement prévu des niches fiscales. Non seulement, nombre d’entre elles seront rabotées de 10 % l’an prochain, mais le plafond global de déduction fiscale, prévu pour en 2011, est également revu à la baisse. De 20 000 euros plus 8 % du revenu imposable, il passera à 18 000 euros plus 6 %.
Les niches fiscales, voilà un bien joli terme pour stigmatiser les épargnants désireux de réduire leur impôt. Et de donner d’eux, une image de profiteur en cette période de disette monétaire. Seriez-vous donc des arnaqueurs de la société ? A moins que vous ne soyez arnaqués !
Une subvention déguisée à des secteurs économiques
Tous les placements ne donnent pas droit à avantage fiscal. Sont principalement visés le financement des petites et moyennes entreprises, via des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), des fonds d’investissement de proximité (FIP) ou via la souscription d’actions lors d’augmentation de capital. L’immobilier, avec les lois Scellier, Malraux ou encore les investissements en zone de revitalisation rurale. Sans oublier la retraite avec le Plan d’épargne retraite populaire.
Premier constat : dans la plupart des cas, personne ne souscrirait ces placements sans avantage fiscal. Plus qu’une aide à des investisseurs particuliers, ils correspondent donc à une subvention déguisée à un secteur économique. Dans quel état serait le marché immobilier du neuf, après la crise, s’il n’avait pas eu l’avantage Scellier ? Voilà pourquoi le gouvernement a récemment décidé de supprimer la réduction d’impôt sur les intérêts d’emprunts pour la résidence principale. Car sur ce marché, l’âne a naturellement envie de boire…
L’art de se faire plumer par plaisir
Seconde certitude : les distributeurs de produits financiers ou immobiliers sont plus aguerris que les épargnants ! Les programmes neuf vendus principalement en Scellier se retrouvent donc souvent plus chers que d’autres constructions destinées à des accédants. Autrement dit, les promoteurs ont la fâcheuse tendance d’accroître leur marge, histoire de récupérer pour leur compte tout ou partie de l’avantage fiscal. Champion toutes catégories de la pratique : les fonds communs de placements dans l’innovation où les gestionnaires prennent une commission de surperformance de 20 % – pratique courante dans le non-côté – sur la part du portefeuille investie en bourse. Et n’hésitent pas à charger la barque sur les autres frais. La ministre de l’Economie s’en est d’ailleurs émue, au point de faire un décret pour limiter les excès.
Convaincus de faire une bonne affaire, les épargnants se complaisent à faire la chasse aux placements de défiscalisation. Pour le plus grand bonheur des promoteurs et gestionnaires de ces produits, grands gagnants de ces opérations ! Morale de l’histoire : arrêtez de faire de la fiscalité le critère clef de choix d’un investissement au risque de vous faire berner. L’avantage fiscal ne doit être que la cerise sur le gâteau. Rien de plus !